Ma matinée de labeur
Coucou la bande,
Tous comptes fait j'arrive à accéder à mes photos losqu'il s'agit de les joindre à un document!!!
Par contre, toujours impossible d'ouvrir IPhot seul. Bref.
Donc du coup je peux vous faire un topo de ma matinée de samedi dernier.
J'arrive à l'adresse indiquée, c'est le QG d'une association qui s'apelle Augustin Pedroza, elle est affiliée au "Plan Juntos" qui est unprogramme mis en place par Pépé Mujicas l'ancien président. Nous sommes à peu près une vingtaine, hommes et femmes. Je vois Carlos qui se décompose en voyant ma tenue défiant toutes les lois de la sécurité sur chantier, . Un peu mal à l'aise devant les autres je crois. Mais qu'à cela ne tienne, on boit du maté, THE boisson locale par excellence. Je ferai un article à ce sujet car c'est tout une histoire. Mais en tous cas le Maté est réputé pour ses vertues plus efficaces que le café et surtout instantanées. Un bon coup de fouet si t'as du mal à te réveiller et en + de cela un bon coupe faim.
On prend tous un casque, des gants et un tee-shirt tout neuf. Puis nous embarquons dans un bus qui nous conduit dans un quartier très pauvre. Casa Valla (pas sure de l'orthographe). Quand je dis très pauvre je ne lésine pas sur les mots. Mais surtout un quartier très sale. Genre personne ne ramasse jamais rien et surtout, tout le monde jette tout, là où il est. Des millions d'immondices partout, des vieux meubles irrécupérables, des cabanes de tôles, de bric et de broc collées les unes aux autres.
Sur place, on retrouve d'autres personnes arrivées par leurs propres moyens, puis des gens de la famille pour qui on va construire.. Certaines femmes sont en crocs, d'autres en leggins et balerines...Je me sens moins seule! Un des responsables fait sont topo de bienvenu, de comment ça va se passer, pendant qu'on grignote des parts de gateaux et de pizza préparé pour nous par les femmes du coin.
Et enfin on démarre vers un premier spot où passe à peine le camion de matos, puis après il ne pase plus, le reste se fait à la main. Et là on commence la chaine pour descendre du camion les agglos et les sacs de ciment. Une organisation un peu foireuse car je nous trouve trop nombreux sur un même spot, mais aussi parcequ'ils forment 3 chaines alors que l'accés final ne permet de mettre qu'une seule personne! Donc forcément, ça bouchonne. Mais du coup, on fait connaissance avec les "voisins (es)".
Dans le deuxième spot où l'on va décharger le matos, Il y a un tas de sable et un tas de caillasse qui empêchent pratiquement l'accés. Des tôles pouraves, des palettes, des gens qui passent juste pour regarder en buvant leur maté, pépère, au milieu de nous qui faisont des allers-retours de sacs dans un endroit encombré et exigue.
Puis démarre la production de ciment pour couller une dalle de 100m carrés. Des seaux (une vingtaine), 5 pelles et des bras! ON fait la chaine (en quinconce cette fois) pour apporter le sable et la caillasse (rouge ici la caillasse, par la pierre bleue comme chez nous. On dirait plutôt des caillous de bord de rivière)du tas à la bétonière.. Et là, c'est parti. Ca parlait super vite entre eux, un panel de gens tellement varié que je ne savait plus où regarder, qui écouter, comprendre l'espagnol!!! Incroyable, j'ai cru que c'était mon tout premier jour ici.
Mais j'aime assez être contemplative. Sauf que là tu as des seaux vides ou pleins qui débarquent de tous les côtés, t'as pas trop le temps de contempler. Carlos est parti s'occuper de la betonière, au bout d'une heure ils sont allés en chercher une autre, réinstaller les cables electriques qui sortent de je ne sais qu'elle maison voisine. Une méga gadoue commence à poindre au niveau des betonières, il faut aller prendre les plaques de bois qui trainent pour les poser dessus...On rigole et travaille en même temps. Tout le monde ici est bénévole, certains sont dans le secteur du batiment et assurent les essentiels, d'autre sont de simples bénévoles qui apportent leurs mains. D'ailleurs, j'ai encore quelques courbatures.
Je vois la dalle qui avance, certains nous lachent et partent. D'autres vont rejoindre le premier spot où se montent les murs d'une autre maison (2 groupes se sont faits au début, nous on a choisi la dalle!).
Puis tout à coup, sur le chemin menant au maté, on rencontre une équipe de télévision qui accompagne Lucia Topolanski, la femme de Pépé Mijicas, l'ancien président (celui à la coccinelle!). Elle vient visiter le chantier en toute simplicité. Carlos l'aborde, comme tout le monde d'ailleurs. Elle me claque la biz, on fait la photo. On reprend les travaux jusqu'à 13h environ, losque la dalle est finie. Je vous dis qu'elle est bien épaisse en plus, je sais pas combien de seaux de pierres (piedras) et de sable (arena) j'ai passé. Mes muscles des bras sont en feu.
On rembale, on rejoint la petite école du coin qui nous reçoit pour un repas. On recroise tous Lucia qui se prête au jeu des photos en grand groupe (j'aimerai bien en récupérer une comme celle là). Elle me reclaque la biz. Elle est vraiment simple, accessible, rigolote.
Simple mais sympathique. Un acceuil un peu comme chez nous en tribu, sans fioritures mais convivial. Un "Tang" (oui vous vous rappellez de cette boisson à l'orange qu'on buvait gosses) nous attend, un plat ressemblant à un ragout/bouillon. Un mélange de riz, patates, bouts de viande bouillie, rondelles de saucisses...Mais c'était bon et bienvenu après cette matinée dynamique.
Puis le bus nous racompagne à notre point de départ au centre ville.
J'ai passé une super matinée, le "responsable" de l'assosse m'a proposé de revenir quand je veux, c'est tous les samedis, départ 7h30. Je compte y retourner la semaine prochaine, autres quartier, autres volontaires...de nouvelles aventures en perspective.
Gros bisous à vous tous
Emma
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